Si vous aimez les vins d’Alsace, voici une petite présentation des cépages qui attestent de la diversité de ce que l’on peut trouver dans cette région de France.
Le riesling
Reconnu comme l’un des meilleurs cépages du monde, le riesling donne des vins racés, très secs, qui lorsqu’ils sont jeunes se caractérisent par des arômes floraux. lls peuvent alors paraître très verts, ce qui incite de nombreux viticulteurs à laisser le surplus de sucre qu’on leur avait ajouté. Au bout de trois années ou davantage de vieillissement, le vin atteint son équilibre, possède des notes minérales, et son bouquet gagne en complexité. Le riesling alsacien est un vin destiné aux connaisseurs. Plus sec que son concurrent allemand, il accompagne parfaitement la choucroute. Il donne en outre des vins de vendange tardive, doux et de grande classe.
Le gewurztraminer
Ce cépage noble, reconnaissable à l’intensité de son bouquet, garantit, lorsqu’il est récolté tardivement, des vins puissamment structurés, à l’arôme extrêmement riche, qui ont alors une plénitude et une douceur merveilleuses, et présentent une palette aromatique étonnante de rose, d’épices et de fruits exotiques, parmi lesquels le litchi et la mangue se distinguent particulièrement. Ce vin s’accorde bien avec le foie gras, est parfait avec le fromage et accompagne souvent les desserts sucrés et épicés. Dans sa version plus simple, il ne tient pas toutes ses promesses.
Le pinot gris
Ce cépage que l’on appelait autrefois tokay d’Alsace, n’est rien d’autre que du bourgogne gris. Il fait partie des quatre cépages nobles et donne des vins opulents, très structurés, dans lesquels dominent souvent une note de miel et une note fumée. Son taux de sucre naturel augmente vite, c’est pourquoi on le récolte souvent tardivement. Il vieillit bien et on le sert, en Alsace, avec de la viande blanche ou du gibier.
Le muscat d’Alsace
Cette variante à petits grains du muscat est, en Alsace, contrairement au muscat du sud de la France, vinifié complètement à sec pour donner des vins pleins d’arôme. On a l’impression de déguster réellement des grains de muscat. En pratique, ce vin est aujourd’hui souvent relayé par le muscat ottonel, très léger et souvent consommé en apéritif.
Le pinot blanc
Le bourgogne blanc, que l’on appelle clevner en Alsace, et que l’on coupe souvent avec de l’auxerrois, du sylvaner et du chasselas pour obtenir l’edelzwicker, est agréable et sans complexité, c’est pourquoi il est adapté à la consommation courante ou accompagne des plats simples, comme la tarte à l’oignon ou la Flammekueche. ll est de moins bonne qualité que le bourgogne gris, mais a un rendement élevé. 38 % du pinot blanc alsacien sont destinés à l’élaboration du crémant d’Alsace.
Le sylvaner
Ce cépage, qui est très répandu et abondant en Allemagne, perd peu à peu du terrain en Alsace. Avec son expressivité réduite et son acidité élevée, le sylvaner donne des vins rafraîchissants aux arômes floraux et légèrement fruités, et au goût quelquefois acide. ll est rare qu’il ait un véritable caractère. Présent dans l’edelzwicker, il lui apporte de la fraîcheur.
Le pinot noir
Le seul raisin noir cultivé en Alsace donne souvent des vins rouges ou rosés clairs, au goût fruité, rappelant la cerise. Ces vins rouges sont souvent vieillis en fûts de chêne, ce qui leur confère plus de corps et de complexité. Le pinot donne rarement des vins puissants ou déclarés “vendanges tardives”.
Le chasselas, l’auxerrois blanc, etc.
Outre les cépages nommés ci-dessus, parmi lesquels les quatre premiers sont des cépages réputés nobles, on en cultive d’autres qui ont moins d’importance aujourd’hui. Le chasselas ou le gutedel jouent un rôle dans la composition de l’edelzwicker, dans laquelle entre également le knipperlé, un cépage rouge, quasiment disparu aujourd’hui, et uniquement utilisé pour le vin blanc. On emploie souvent l’auxerrois blanc, que l’on a souvent comparé au pinot blanc, mais qui est de qualité inférieure. On utilise davantage le chardonnay pour faire du crémant.
Le clevner de Heiligenstein
Cet ancien traminer, beaucoup moins aromatique, fut introduit dans la région de Heiligenstein, près de Barr, au début du XVIIIème siècle. De ses deux variantes, le savagnin blanc et le savagnin rosé, seul ce dernier a subsisté, mais il n’est pas apparenté au savagnin du Jura. En raison de sa structure convaincante et de son corps substantiel, on trouve toujours le traminer ã Heiligenstein et dans ses environs immédiats. On ne lui a accordé le statut AOC qu’en 1997.