Le meilleur chef du monde en film. C’est sans doute ce qui va se faire dans les prochains mois puisque le parcours de Farran Adria, chef du restaurant qualifié de meilleur du monde, El Bulli, sera mis à l’écran. Ferran Adria offre un parcours atypique et passionnant dans l’univers de la cuisine moderne. En 2011, au sommet de sa gloire, El Bulli de Ferran Adrià fermait brusquement ses portes. L’établissement espagnol, qui se situait à Roses dans le nord-est de la Catalogne, recevait deux millions de demandes de réservations chaque année pour 8 000 couverts et attirait de nombreuses personnalités. Deux ans après sa fermeture, ce lieu, fief de la cuisine moléculaire, continue de susciter les fantasmes. Encore au stade de l’écriture, l’intrigue s’inspirera du livre de Lisa Abend, The Sorcerer’s Apprentices: A Season in the Kitchen at Ferran Adria’s el Bulli. L’ouvrage se focalisait sur le processus de sélection particulièrement intense des apprentis d’Adrià. Chaque année, sur 3000 inscrits, seuls 32 candidats étaient sélectionnés pour intégrer les cuisines d’El Bulli. Dans le restaurant aux trois étoiles Michelin, ces futurs chefs suivaient un entraînement intensif de 14 heures par jour. Le chef avait déjà ouvert ses cuisines aux caméras dans un documentaire intitulé El Bulli : Cooking in Progress.Cette fois le chef rouvrira les cuisines pour les besoins du film. On susurre que Javier Bardem et Penelope Cruz pourraient être du projet. Si ce n’est pas un poisson d’avril. Quant au chef, il poursuit son travail avec sa fondation – El Bulli Foundation – transformée en laboratoire pour l’innovation et la recherche en matière culinaire.
Pionnier de la cuisine moléculaire -terme qu’il réfute- le Catalan a été le premier à introduire des additifs et autres gélifiants pour proposer de nouvelles saveurs. Ses détracteurs sont nombreux et l’accusent notamment d’avoir recours à des produits toxiques mais peu importe, les résultats sont là. Outre ses trois étoiles au Michelin, El Bulli, son restaurant, a été élu pour la quatrième fois consécutive meilleur table du monde par le très prestigieux magazine britannique «Restaurant». Chaque année, près de deux millions de personnes tentent de réserver, seulement huit mille ont le privilège de pouvoir venir manger. Personnage ultra médiatique, érigé au statut de rock star, le chef explique ne pas courir après les journalistes. «Moi-même, parfois, ce Ferran Adrià qu’on voit partout me fatigue! Pourtant je ne le cherche pas, même si je suis reconnaissant aux médias d’être venus goûter ma cuisine. Le côté positif de la médiatisation, ce ne sont pas les récompenses, c’est plutôt une question d’influence.