Jouer à la roulette russe en cuisinant, c’est possible : il suffit de préparer du fugu. Voilà un poisson que nous vous déconseillons fortement de cuisiner (et que vous aurez de toute façon beaucoup de mal à trouver sur les étals), mais qu’il peut tout de même être intéressant de goûter, au moins une fois. Pour la culture, pour le défi, autant que pour le goût ! Ce poisson est en effet extrêmement prisé au Japon, où on le déguste depuis des siècles… en dépit de la toxine mortelle que contiennent ses viscères, son foie et sa peau.
La chair du fugu est servie sous forme de sashimis, c’est-à-dire découpée en fines lamelles. Le sashimi est léger et astringent alors que le fugu cuit a la consistance de la viande. Il est d’ailleurs normal de ressentir un picotement sur les lèvres lorsqu’on en mange. Cependant, il ne faut en consommer qu’une infime quantité, car le poison peut attaquer le système nerveux et entraîner une torpeur progressive… Néanmoins, au-delà de la légende qu’a pu susciter ce poisson au travers de quelques accidents spectaculaires, il faut préciser que ce sont presque toujours les poissons préparés à la maison qui sont la cause de décès. En restauration, depuis 1949, seuls les restaurants dotés d‘une licence sont habilités à proposer ce mets.
Celles-ci sont ensuite présentées sur un immense plateau, se chevauchant légèrement de façon à évoquer une fleur. On les savoure en les plongeant dans une sauce elle-même composée de sauce de soja, de sudachi (un agrume), de ciboule et de poivron rouge. Habituellement, le poisson est suivi d’une marmite de fugu aux légumes.